Autrefois on disait : mettre au psaltérion. Le psaltérion était aussi un instrument à cordes dont on jouait avec un archet ; mais ce n'est pas avec cette signification qu'il était employé dans l'expression qui nous occupe : psaltérion signifiait là psautier. « Mettre au psaltérion, c'était donc mettre au psautier, mettre en pénitence, en un lieu où l'on a le temps de méditer, et de se repentir, et de réciter une sept-saumes sans risque de se voir interrompu...
« Le peuple, dans son humeur gauloise, profita de l'équivoque, et, voyant le psaltérion passé de mode, y substitua le violon, qui était devenu le roi des instruments. Au lieu de dire mettre au psaltérion, il dit mettre au violon, et le calembourg fut sauvé »
Dans cette explication, le violon vient de loin ; on le trouve plus directement rattaché à la prison dans les Galeries du palais de justice de Paris. L'origine que M. Génin a cherchée dans les mots, M. Am. de Bast l'a demandée aux faits :
« La prison du bailliage du Palais servait spécialement à enfermer les pages, valets, etc., qui troublaient trop souvent, par leurs cris et leurs jeux, les audiences du parlement. Dans cette prison, il y avait un violon destiné à charmer les loisirs forcés des pages et laquais qu'on y renfermait pendant quelques heures. Ce violon devait être fourni, par stipulation de bail, par le luthier des galeries du Palais.
C'est de cet usage, qui remonte au temps de Louis XI, qu’on a appelé violons les prisons temporaires annexées à chaque corps de garde de la ville »