Cette expression doit son origine à un épisode des guerres sanglantes entre les Romains et les Samnites.
Vers l'an de Rome 433, les Samnites, ayant été vaincus, demandèrent la paix. On la leur refusa. Irrités de ce refus, ils résolurent de mourir ou de se venger. Ils eurent recours à un stratagème pour attirer les Romains dans un chemin étroit, passant entre les rocs à pic des Apennins, couronné de forêts sombres et situé dans la Campanie, près de l'ancienne Caudium (ce lieu s'appelle aujourd'hui Valle Caudina ou Stretta di Arpaia).
Dès que les Romains furent engagés dans ce défilé, les Samnites fermèrent les issues, et, occupant toutes les hauteurs, ils raillèrent l'armée romaine sur l'inutilité de ses efforts pour se livrer passage. Les Romains furent obligés de se rendre à discrétion et de passer sous le joug, sorte de gibet qu'on appelait Fourche.
C'est en souvenir du lieu où les Romains éprouvèrent cet affront qu'on a dit que les Samnites les avaient fait passer sous les Fourches caudines, et que l'expression a pris place dans la langue pour caractériser toute concession onéreuse ou humiliante arrachée au vaincu. Le général obligé de faire une capitulation peu honorable, et le souverain qui accepte un traité honteux, passent sous les Fourches caudines.