Nous écrivons ce mot comme l'indique le Dictionnaire de l'Académie ; mais pour bien faire ou pour bien écrire, il faudrait doubler la consonne l, et introduire un h entre le t et l'i.
C'est au moins ainsi que le mot a dû s'écrire lorsqu'il s'est formé, si, comme l'affirmé l'évêque d'Avranches, il est venu de l'historiette que voici : — Un avocat qui plaidait on latin, c'était l'usage autrefois, avait à soutenir les droits d'un certain Mathias sur un coq en litige ; il répéta si souvent gallus Mathiae (le coq de Matthias), qu'il s'embrouilla et finit par dire galli Mathias (Mathias du coq). Cette transposition de génitif produisit son effet, et à dater de ce moment les deux mots réunis en un seul servirent à caractériser les discours embrouillés et confus.
Souvent, quoiqu'on s'y trompe,
Le galimatias est voisin de la pompe.
BOURSAULT.
Les savants, qui n'aiment pas voir les étymologies reposer sur de frivoles anecdotes, ont fait naître galimatias de polymathie, qui signifie diversité de sciences : ceux, disent-ils, qui ont la mémoire chargée de plusieurs sortes de sciences, sont d'ordinaire confus et s'expliquent mal.
Boileau et Voltaire ont beaucoup contribué à répandre ce mot : le premier, en distinguant le galimatias
simple du galimatias double, celui que ne comprennent ni le lecteur ni l'auteur; — le second, en critiquant l'enflure du
style de Thomas. Voltaire appelait l’Ode sur le temps du Galithomas.